Auteur : Traduction et notes de Jean-Luc Ramond

S’il est rare qu’un auteur ancien tienne un journal intime, il est plus rare encore qu’une œuvre de l’Antiquité, restée ignorée pendant des siècles, soit découverte deux millénaires exactement après avoir été écrite. On comprend donc ce qu’a d’exceptionnel voire de miraculeux, la découverte du journal intime d’Ovide. Les auteurs de l’Antiquité n’affectionnaient pas le genre du journal intime : parler à la première personne du singulier pour se confier leur semblait une pratique indécente et qui méritait le blâme. Mais quand on se retrouve exilé à l’autre bout de l’empire, sur un territoire où ont pénétré les armées romaines mais ni la culture ni la langue romaines, où l’on n’a donc personne avec qui s’entretenir dans sa langue maternelle, quoi de plus naturel que de tenir un journal intime ? C’est ce que fit le poète Ovide après que l’empereur Auguste l’eut contraint, en 8 ap. J.-C., à quitter Rome pour finir sa vie sur la côte du Pont-Euxin, à Tomes, l’actuelle Constanţa, en Roumanie, au bord de la mer Noire et du delta du Danube.

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