Nouvelle de Didier Goupil, illustration de Charlotte Mo

Longtemps nous avons vécu heureux parmi nos congénères et nos amies les plantes aquatiques. Les eaux alors étaient pures et transparentes, juste salées comme il faut. Les algues goûteuses à souhait. Portés par les courants ou ballotés par les alizées, nous nous déplacions en rangs serrés, allant d’une roche à l’autre. Quand nous avions cinq minutes, nous nous mettions sur le dos, nageoires en l’air, branchies au ralenti, et nous faisions des ronds dans l’eau en sifflotant. Cela aurait pu durer éternellement. Aurait dû, même ! s’il n’y avait eu ce besoin des humains de toujours plus produire et de toujours plus consommer, sans se préoccuper des dégâts et des déchets que cela engendre (…)

 

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