Le deuxième numéro de Gibraltar publie dès fin juin un très beau numéro et un dossier consacré aux conséquences de conflits non résolus.
Par Santiago Mendieta
Au sommaire de ce numéro 2, un dossier de 72 pages consacré aux “Enfants de la mémoire à vif” en Espagne, Algérie, Sarajevo (Bosnie) et France-Arménie. Lorsque les conséquences de conflits non résolus se répercutent longtemps après, parfois même sur plusieurs générations, de manière cruelle et inattendue. Gibraltarpublie six récits qui disent la difficulté du travail de mémoire, lorsque le passé ne passe décidément pas, lorsque les mots de justice et de réparation n’entrent pas dans les faits. Avec un gros plan sur l’après-guerre civile espagnole.
Les abords de la Grande Bleue sont souvent teints de rouge, rouge sang. Bien avant l’Antiquité, l’histoire des peuples est jalonnée de guerres et de massacres de populations qui ne sont pas l’apanage de la seule Méditerranée et de ses pays riverains. Au Nord, aujourd’hui heureusement en paix, la compétition économique et l’austérité minent les économies mises à la diète tandis que le Sud connaît des soubresauts persistants, des printemps arabes à la sanglante guerre de Syrie, malgré le statu quo apparent entre Israéliens et Palestiniens, en attendant qu’un nouveau foyer de tension s’allume : l’Iran, l’Irak, le Liban ? Les progrès de la démocratie, l’avènement d’Internet, de l’information mondialisée nous font espérer que les conflits majeurs pourront être évités, mais pas les conflits dits de basse intensité avec son cortège de victimes et de souffrances.
Plutôt que de conter en détail ces événements qui confinent à l’indicible, les historiens et leurs écrits s’en chargent, Gibraltar s’est penché sur les conséquences à long terme de certains conflits ou tragédies de grande ampleur au cours du XXe siècle. Une fois ceux-ci terminés, leurs effets dévastateurs se prolongent parfois sur plusieurs générations qui ont à supporter ce legs, lourd comme un boulet.